Quand les infiltrations de corticoïdes sont-elles vraiment utiles ?

Les injections d’anti-inflammatoires stéroïdiens (corticoïdes) peuvent entraîner de lourds effets secondaires. Dans quels cas ces infiltrations d’anti-inflammatoires sont-elles utiles ? Quelles précautions faut-il prendre ? Réponses d’experts.

Qu’ils soient appliqués sur la peau, pris par la bouche ou injectés dans une articulation, les corticoïdes ont des effets secondaires. Une nouvelle étude publiée dans la revue Radiolody souligne qu’ils en ont peut-être davantage que ce qui était décrit jusqu’à présent : 459 infiltrations dans la hanche ou le genou ont entraîné 8 % d’effets indésirables avec, dans 6 % des cas, une progression de l’arthrose et, plus rare mais plus grave, une destruction de l’articulation (0,7 %).

Quand faut-il avoir recours aux infiltrations de corticoïdes ?

Les corticoïdes sont des anti-inflammatoires, autrement dit ils combattent l’inflammation : « Si celle-ci n’est pas présente, ils ne sont pas nécessaires, et le poids de leurs effets indésirables devient alors insupportable », explique le Pr Didier Mainard, chirurgien orthopédiste. Le genou, l’épaule, la hanche, la colonne vertébrale, toutes les articulations en poussée aiguë, inflammatoire, sont éligibles à une infiltration de corticoïdes.

Ce traitement n’est en tout cas pas un geste de première intention. Il n’est justifié que par des douleurs rebelles, une gêne importante, en sachant que plus l’on multiplie les doses, et plus le risque de complications s’élève. « Il est indiqué en cas d’inflammation, autour d’un tendon, d’une racine nerveuse de la colonne vertébrale, dans une articulation, après ponction d’un éventuel épanchement, pour passer un cap quand la douleur empêche le mouvement », insiste le Pr Jérémie Sellam, rhumatologue. Le rachis d’autant plus volontiers « qu’il n’existe pas de solution injectable alternative, à la différence d’un genou pour lequel on peut proposer également des infiltrations d’acide hyaluronique ou, maintenant, de plasma – celui du patient – riche en plaquettes », ajoute le Dr Florent Eymard, rhumatologue.

Quels sont les bénéfices de ces anti-inflammatoires?

Sur des rhumatismes inflammatoires, comme une polyarthrite rhumatoïde, où les corticoïdes ne font pas débat, le soulagement, souvent majeur et rapide, peut persister plusieurs mois. Dans le cas des arthroses qui font peu souffrir, où les phénomènes inflammatoires ne sont pas au premier plan, le bénéfice est plus modeste. On peut alors légitimement se poser la question de l’intérêt de l’infiltration… Ce bénéfice est, naturellement, plus certain lors des poussées où l’infiltration permet de passer un cap douloureux.

Décider d’un commun accord, en connaissance de cause

Quoi qu’il en soit, la décision d’une injection est obligatoirement partagée, le patient dûment prévenu des risques potentiels : une accélération de la progression de l’arthrose, et surtout une infection articulaire (prévenue par une asepsie rigoureuse). « Cela dit, en France, on n’injecte jamais aussi souvent et systématiquement, tous les 3 mois pendant deux ans, comme cela a été fait dans les études qui ont rapporté ces complications », observent les trois experts.

Il n’y a en effet aucun intérêt à infiltrer régulièrement : les corticoïdes ne sont pas un traitement de fond, ils soulagent une poussée inflammatoire seulement, de façon ponctuelle. « Ce qui est en France normalement le cas », rassure le Pr Mainard. Les médecins qui pratiquent ces injections, rhumatologues, orthopédistes ou médecins généralistes formés à cette pratique, sont guidés par des recommandations de bonnes pratiques élaborées par la Société française de rhumatologie. La consigne est claire : n’utiliser les infiltrations de corticoïdes que si cela est nécessaire, “à la demande” (à la mesure des poussées douloureuses), sans en abuser ! Autre précaution d’emploi, les infiltrations ne sont pas conseillées dans les 2 à 3 mois qui précèdent la pose d’une prothèse de genou ou de hanche, pour ne pas accroître le risque d’infection ostéoarticulaire. « Un diabète mal équilibré ou une infection cutanée les contre-indiquent aussi », conclut le Pr Sellam.

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